Qu’est ce que Le Kératocône ?
Le kératocône est une maladie progressive de la cornée, généralement bilatérale, qui provoque un amincissement et une déformation de la cornée (la couche transparente la plus externe de l’œil), qui finit par produire une cicatrice et une instabilité réfractive due à l’apparition d’un astigmatisme irrégulier élevé – la cornée se déforme comme un cône, altérant gravement la vision.
Quelles sont les symptômes ?
Elle survient généralement à l’adolescence, avec une augmentation rapide de la myopie et de l’astigmatisme, avec une diminution progressive de la vision sans lunettes. Dans les premiers stades, le kératocône se présente uniquement avec une augmentation de la vision floue ou une diminution de l’acuité visuelle, sans autres symptômes associés.
Dans ces cas, le kératocône est généralement diagnostiqué lors d’un examen général, en particulier dans les situations où il y a une augmentation soudaine de la myopie ou de l’astigmatisme. Pour cela, il est nécessaire de réaliser une étude avec une topographie cornéenne: c’est un appareil qui montre les élévations de la cornée, de la même manière qu’une carte qui montre les montagnes et les vallées.
Parfois, c’est l’opticien local lui-même qui détecte une différence importante dans la prescription et oriente le patient vers un spécialiste pour une étude complète. D’autres fois, il est diagnostiqué lorsqu’un patient atteint de kératocône arrive car il s’intéresse à la chirurgie réfractive pour retirer les lunettes et la maladie est détectée lors de l’exécution de la topographie. Dans ces cas, la chirurgie réfractive cornéenne au laser est totalement contre-indiquée.
Quelles sont les facteurs de risque ?
Le kératocône a une composante génétique et une certaine prédisposition héréditaire. Pour cette raison, il est important que les parents au premier degré (principalement les frères et sœurs et les enfants) subissent un examen de la vue avant le diagnostic initial de kératocône.
Cette maladie est étroitement liée au frottement des yeux, consciemment ou inconsciemment (par exemple, dormir face contre terre avec les yeux fermés sur les articulations).
Elle est également liée à la présence d’allergies, principalement de type oculaire, car les démangeaisons induisent généralement un frottement des yeux. Pour cette raison, il est très important de demander aux patients ou à leurs proches s’ils se frottent et pourquoi ils le font, de commencer un traitement contre les allergies oculaires s’il existe et d’arrêter complètement tout type de frottement oculaire car cela fera progresser la maladie.
Quelles sont les traitements ?
Selon le stade de la maladie, l’âge du patient et la présence ou l’absence de progression, le traitement sera différent.
Au stade initial où la déformation cornéenne est minime ou faible, l’utilisation de lunettes ou de lentilles de contact est indiquée pour corriger la vision.
En cas de progression de la maladie, en particulier chez les jeunes ayant une bonne vue, un traitement par lumière ultraviolette et gouttes de vitamine B12 (réticulation cornéenne) peut être effectué. Ce traitement « durcit » la cornée, évitant toute déformation supplémentaire, stoppant sa progression et maintenant l’acuité visuelle.
Aux stades modérés où la vision est encore bonne avec des lentilles de contact malgré un astigmatisme modéré à élevé, des anneaux ou segments intrastromaux peuvent être placés. Ce sont de petits implants en plastique qui sont insérés dans la cornée et agissent comme des «nervures» ou des «piliers» qui «resserrent» la cornée et régulent sa forme, réduisant l’astigmatisme et améliorant la vision.
Dans les cas avancés, avec une déformation cornéenne élevée, la présence de cicatrices ou dans les cas avec progression de la maladie, il sera nécessaire de réaliser une greffe de cornée, à la fois partielle (kératoplastie laminaire antérieure profonde) et complète (kératoplastie pénétrante).